INVASION DE L’ARMÉE RUSSE EN UKRAINE

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Après un an comme refugiées à Québec

RETOUR EN UKRAINE malgré les bombes de l’armée russe

Arrivées à Québec en juin 2022, Nataly Khalik, 36 ans, professeure de danse d’origine ukrainienne, et ses filles Antonina, 5 ans, et Angelina, 8 ans, ont été accueillies chaleureusement et hébergées gratuitement par une famille québécoise de Saint-Augustin-de-Desmaures. Mais malgré cet accueil touchant en sol québécois, et même si la guerre fait encore rage dans son pays d’origine, Nataly a pris la décision ferme de retourner en Ukraine avec ses deux filles le 31 mai 2023 pour une période indéfinie. En mars dernier, elle a acheté les billets de retour.

La distance et l’amour pour leurs proches ont été plus forts que la peur des bombes russes qui frappent l’Ukraine depuis plus d’un an. «C’est très difficile de quitter ton mari, ta famille et tes amis. C’est difficile d’habiter ici toute seule avec les enfants», nous confie Nataly Khalik. Son mari, dont elle et ses filles s’ennuient énormément, n’est pas encore mobilisé sur le front. «Il peut recevoir l’appel de mobilisation à n’importe quel moment», nous dit Nataly en entrevue. Selon leur mère, Antonina et Angelina, qui parlent déjà très bien le français et qui se sont bien adaptées au Québec, n’ont pas peur de retourner en Ukraine: «Elles savent que c’est la guerre, mais notre ville, Rivne, qui est à 300 km à l’ouest de Kyïv, a été rarement bombardée, quatre fois je crois». Si la situation devient trop dangereuse pour ses filles, Nataly n’exclut pas la possibilité de quitter de nouveau l’Ukraine pour vivre avec ses deux filles dans un autre pays européen, en Pologne, en France ou possiblement en Espagne, pour être plus proche de la famille.

Danse, amour... et solitude

«C’est difficile d’habiter ici toute seule avec les enfants», nous confie Nataly Khalik. Elle ajoute que ses filles, Antonina et Angelina, n’ont pas peur de retourner en Ukraine, même si «elles savent que c’est la guerre». (Photo: Olivier Martin)
Nous avons découvert Nataly Khalik et son talent tout simplement hors du commun pour la danse grâce à sa participation comme représentante de l’Alliance des Ukrainiens de Québec à une fête interculturelle organisée par Le Pivot le 26 mars 2023. Elle flottait carrément au-dessus du plancher lors d’une démonstration de danse traditionnelle ukrainienne rythmée et parsemée de pirouettes.
Quand elle est arrivée à Québec, Nataly ne parlait pas le français. Dix mois après son arrivée, après avoir suivi des cours de francisation à temps plein au Centre d’éducation des adultes Le Phenix, elle a été en mesure de répondre en français plus qu’honorablement à des questions complexes, et ce, tant face à face, en entrevue, qu’au téléphone et par message texte.

À Rivne, Nataly avait sa propre école de danse, Diamond Dance, qu’elle a dû vendre avant son départ pour le Québec. Elle est diplômée de la Faculté des arts et de pédagogie de l’Université d’État des Sciences humaines de Rivne.

À Québec, un peu comme à Rivne, la jeune femme ukrainienne donne des cours de danse de salon (valse, tango, cha-cha-cha, samba et rumba, entre autres), au centre commercial Plaza Laval. Son statut de réfugiée au Canada ne lui permet pas d’ouvrir sa propre école de danse. Et si on lui donnait cette possibilité, retournerait-elle toujours en Ukraine? «Oui. C’est dur d’être toute seule ici», nous répond sans hésiter Nataly Khalik qui ajoute que toutes ses collègues d’origine ukrainienne en francisation au Centre Le Phénix, qui habitent sans leur mari, veulent retourner en Ukraine. En attendant le jour du retour dans son pays en guerre, Nataly continue ses cours de français à Québec, travaille à temps partiel chez IKEA et continue de donner des cours de danse deux fois par semaine.

Une confidence bouleversante

Quelques heures après l’entrevue, lors d’un échange de textos, Nataly Khalik nous fait une confidence bouleversante. Elle admet que l’image de profil de son compte TikTok, une jeune femme en chemise traditionnelle ukrainienne, mitraillette sur l’épaule, n’est pas un choix fait au hasard. Même si elle n’a pas de formation militaire, Nataly pense sérieusement, pratiquement «chaque jour», à se porter volontaire dans l’armée ukrainienne pour combattre les envahisseurs russes qui sèment la terreur dans son pays. Après avoir envoyé aux soldats ukrainiens 600 paires de chauffe-orteils à partir de Québec en novembre dernier, elle se voit à côté d’eux sur le front, arme à la main. Pour faire de son Ukraine natale ce qu’elle mérite, un pays libre.

Mihai Claudiu CRISTEA / Article publié dans le numéro d'avril 2023.