INVASION DE L’ARMÉE RUSSE EN UKRAINE

Solidaires avec l’Ukraine! Solidaires avec les Ukrainiens du Québec, du Canada
et du monde entier! La raison vaincra la folie meurtrière!

Plus d'information sur la page Facebook du président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky https://facebook.com/zelenskiy.official

Les escapades d’une semaine dans le Sud guérissent-elles le mal de l’hiver québécois?

Quand le mercure plonge à moins 27 degrés Celsius, comme ce fut le cas dans la semaine du 20 janvier 2025 dans la région de Québec, les météorologues parlent de vortex polaire et les Québécois ordinaires de frette. Entre novembre et avril, année après année, les compagnies aériennes nous «bombardent» de publicités en ligne afin de nous inciter à «oublier» l’hiver québécois pour aller dans le Sud. Mais une semaine ou deux d’évasion à Cancún, à Acapulco, à Punta Cana ou à Varadero, est-ce suffisant pour guérir le mal de l’hiver? Solution efficace ou illusion?

Nés au Québec ou ailleurs dans le monde, nous n’avons pas tous la même tolérance au dur hiver québécois. De nombreux immigrants africains qui n’ont jamais connu la neige et le froid avant d’arriver au Québec vivent un véritable choc climatique et thermique entre début novembre et fin avril. Établis en sol québécois par choix ou en raison de contraintes sociales et politiques majeures, un nombre important d’immigrants de diverses origines vivent l’hiver comme un interminable calvaire blanc et voient le Québec comme un congélateur géant à ciel ouvert 6 mois sur 12. Mais ils ne sont pas les seuls, car un nombre bien plus grand de Québécois «de souche» remplissent année après année les avions qui s’envolent vers les plages ensoleillées des Caraïbes ou du Mexique, généralement pour des séjours d’une semaine, parfois de 10 ou 14 jours.

Traiter la dépression hivernale sous les palmiers

Dans un Québec de plus en plus métissé, le phénomène des «escapades» dans le Sud entraîne naturellement un nombre grandissant de personnes immigrantes. (Photo: LIC)
Dans un Québec de plus en plus métissé, le phénomène des «escapades» dans le Sud entraîne naturellement un nombre grandissant de personnes immigrantes. Mais de façon générale, indépendamment du pays d’origine des voyageurs, ces «évasions» pourraient être en partie une conséquence de la dépression saisonnière hivernale qui affecte à différents degrés la population des pays nordiques.

Selon la psychologue québécoise Marie-Pier Lavoie, environ 1 800 000 Québécois (soit 20 % de la population) sont affectés par une dépression saisonnière hivernale modérée (connue aussi sous le nom de «déprime hivernale»). De plus, environ 270 000 Québécois (soit 3 % de la population) souffrent de dépression hivernale sévère. Même si 77 % de la population québécoise dit ne pas (ou presque pas) être affectée psychologiquement par l’hiver, presque 1 personne sur 4 vivant au Québec se déclare affectée de façon modérée à sévère par la dépression saisonnière hivernale.

« On ne peut pas stocker la lumière et ses bienfaits »

Pour avoir déjà essayé plusieurs hivers de suite les courtes et très coûteuses «évasions» dans le Sud, et ce, sans succès à long terme sur le moral, nous avons eu la chance en ce début d’année 2025 de questionner à ce sujet Marie-Pier Lavoie, psychologue à Québec, conférencière et spécialiste de la dépression saisonnière hivernale et ses traitements. Nous avons voulu savoir dans quelle mesure les personnes qui souffrent d'une simple déprime hivernale ou encore d'une dépression saisonnière hivernale sévère peuvent espérer régler leurs souffrances psychologiques en se rendant une semaine dans le Sud. «Un séjour dans une région ensoleillée peut améliorer temporairement l’humeur et l’énergie, surtout en cas de symptômes modérés à sévères de dépression saisonnière. Toutefois, pour un effet durable, il est essentiel d’adopter d’autres stratégies au quotidien. (...) Beaucoup planifient des escapades hivernales pour mieux tolérer l’hiver. Cependant, on ne peut pas stocker la lumière et ses bienfaits. Un voyage peut aider, mais il est préférable d’intégrer des stratégies quotidiennes qui agissent rapidement et durablement», nous explique la psychologue Marie-Pier Lavoie. Elle fait référence, entre autres, à la luminothérapie.

« Les symptômes réapparaissent... »

Nous avons demandé également à la psychologue Marie-Pier Lavoie quel est le risque qu'après 7 ou 14 jours au soleil, au retour dans les bancs de neige et au froid du Québec, les symptômes de la dépression saisonnière hivernale soient encore pires qu'avant le départ dans le Sud. «Après une escapade au soleil, les symptômes réapparaissent généralement en une à deux semaines. Le retour peut être difficile, car il faut considérer aussi d’autres facteurs comme la reprise du travail ou le stress financier lié aux dépenses du voyage par exemple», nous a déclaré en entrevue madame Lavoie, réalisatrice d’une série de capsules vidéo intitulée «Astuces de Psy» et auteure du livre «Du soleil plein la tête» qui démystifie le trouble affectif saisonnier, particulièrement la dépression saisonnière hivernale, dont les symptômes disparaissent au printemps.

La facture monte très vite pour un séjour familial au soleil

Selon nos recherches sur les sites Web des compagnies aériennes qui offrent en 2025 des vols et des forfaits vers des destinations soleil à partir de l’aéroport de Québec, les prix ont presque doublé par rapport à la période d’avant la pandémie de COVID-19. Malgré les rares «aubaines» pour les départs en «solo» (par exemple, un vol aller-retour à environ 700 $ de Québec à Punta Cana), la facture monte très vite et peut dépasser plusieurs milliers de dollars pour un court séjour familial au soleil incluant le vol, l’hébergement et les repas.

Mihai Claudiu CRISTEA / Article publié dans le numéro de février 2025.