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Garder l’équilibre et l’espoir pour réussir en sol québécois

La Journée d’accueil des nouveaux arrivants de la Ville de Québec a permis à de nombreux participants issus de l’immigration réunis le 14 octobre 2023 au Centre de glaces Intact Assurance de chausser des patins pour la toute première fois de leur vie. «Pour mon fils, c’est la première expérience de patinage. Pour moi, c’est la deuxième», nous précise en entrevue Fatima, Marocaine d’origine. Cette jeune ingénieure en informatique arrivée à Québec en septembre dernier est accompagnée de son mari et de leur garçon. Elle se dit agréablement surprise par l’événement d’accueil organisé par la Ville de Québec, tout en avouant que l’installation à Québec n’a pas été facile à cause de la crise du logement et des loyers trop chers.

« On va se donner des câlins et on va s’entre-chauffer »

Mme Alimatou Njoya, originaire du Cameroun, mère de trois enfants, se prépare à faire son entrée sur la patinoire accompagnée par un bénévole. (Photo: LIC)
Sur un écran géant, la Ville de Québec a fait défiler une multitude d’expressions québécoises (dont «Attacher sa tuque») et leurs explications respectives. Tout près, Mme Alimatou Njoya, originaire du Cameroun, mère de trois enfants, se prépare à faire son entrée sur la patinoire accompagnée par un bénévole. Malheureusement, elle a chaussé ses patins «pour rien». Et ce n’était pas la faute des organisateurs. «Mon bébé a pleuré trop fort. Je n’ai pas pu le laisser tout seul. Mais ce n’est que partie remise», nous explique en entrevue la jeune maman camerounaise. Grande admiratrice de Céline Dion, dont la voix lui a permis de découvrir le Québec, Mme Njoya est arrivée à Québec en août dernier pour rejoindre son mari qui est en train de finaliser un doctorat à Québec. Son tout premier hiver québécois ne lui fait pas peur: «Nous sommes ensemble, en famille. On va se donner des câlins et on va s’entre-chauffer», nous déclare d’un ton optimiste Madame Alimatou Njoya, qui se dit même prête à faire du ski.

« Je n’aime pas que ma famille soit séparée. »

Arrivée à Québec en 2022, Linda, préposée aux bénéficiaires, nous confie également que la recherche d’un logement lui a demandé beaucoup de temps et d’énergie: «C’était très difficile de trouver un logement. Mais grâce à Dieu, j’ai fini par en trouver un. C’était épouvantable», nous raconte Linda pendant que sa fille âgée de 5 ans s’amuse sur la patinoire. Un autre adversaire de taille pour cette Camerounaise d’origine a été le face-à-face avec l’hiver québécois: «Mon premier hiver n’a pas été facile, car je suis arrivée toute seule à Québec. J’espère qu’en vivant mon deuxième hiver avec ma fille qui vient juste d’arriver, ça va être plus facile. Mon mari, qui vit au Cameroun, réfléchit encore. Il n’a pas encore décidé s’il allait venir ou non à Québec. Il viendra d’abord en visite», nous raconte Linda, qui n’est pas certaine de rester à très long terme à Québec. «Je n’aime pas que ma famille soit séparée. Et la procédure de parrainage est un peu trop longue et compliquée», nous explique la jeune femme, qui a choisi de ne pas s’aventurer sur la glace par peur de tomber, car elle est enceinte.

Toujours près de la patinoire animée surtout par des enfants, nous parlons à Hamady Ba, originaire de Mauritanie, en compagnie de son épouse Fahima Zaidi, d’origine algérienne, ainsi que de leur garçon Adem, âgé de 10 ans, et de leur fille de 9 ans Nesrine. Après un premier hiver «un peu difficile», Hamady Ba, qui travaille comme cuisinier au Château Frontenac, dit avoir réussi à s’y adapter assez rapidement. «J’ai été cuisinier en Mauritanie, en Algérie et en Lybie aussi. (...) Mes amis restés au pays qui ont appris que je travaille au Château Frontenac disent que j’ai réussi ma vie d’immigrant à Québec. Ils pensent que j’ai déjà réussi dans la vie. (...) Moi aussi je pense ça, car avant même de prendre la décision de venir ici au Canada, je regardais les émissions de télévision de leur directeur culinaire, M. Frédéric Cyr. Et finalement, par hasard, on s’est retrouvé au Château Frontenac, où c’est lui qui est mon chef», nous déclare M. Ba, qui n’a pas pris le risque d’aller sur la glace et a laissé ce plaisir à ses enfants: «Je suis presque le pilier de la famille. Si j’ai un accident, cela va affecter la vie de toute la famille», explique-t-il. En revanche, malgré ses trois chutes, la fille du couple a visiblement bien aimé sa journée et voudrait recommencer le patinage dès demain matin.

Mihai Claudiu CRISTEA / Article publié dans le numéro de novembre 2023.