INVASION DE L’ARMÉE RUSSE EN UKRAINE

Solidaires avec l’Ukraine! Solidaires avec les Ukrainiens du Québec, du Canada
et du monde entier! La raison vaincra la folie meurtrière!

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TREMBLEMENTS DE TERRE EN TURQUIE ET EN SYRIE — solidaires avec les familles des victimes —
Point de vue

«Je ne dirais jamais tabarnak

Médard Mini-Mini

«Tout le monde sont content ?» Ce n’est pas du français, ça ! C’est ce que je me disais il y a trois ans. Je venais de débarquer au Québec … dit francophone. Passionné de la langue française, j’espérais trouver ici un cadre idéal pour me perfectionner. Mais très vite, il m’a été donné de constater que le français n’est pas le même partout. On parle peut-être la même langue, mais pas de la même manière.

Le français québécois m’intriguait. Je ne sais plus si c’est l’accent ou les expressions inusités dans mon pays qui me dérangeaient. Non seulement j’avais de la peine à comprendre mes interlocuteurs, mais mon propre français semblait incongru. Le pire, c’est que certaines expressions comme «tout le monde sont content» ou «toutes les hommes», «la job», etc., considérées erronées chez nous, sont considérées comme étant correctes ici - oralement en tout cas. Des termes masculins sont employés ou prononcés au féminin, sans parler des expressions et exclamations-types des Québécois ! Cela commençait à m’irriter et je me suis mis à développer une hostilité à l’égard du parler québécois. Pour aucune raison au monde, je ne pouvais accepter l’idée de parler comme les Québécois.

Aujourd’hui, sans savoir comment je me suis laissé convaincre, je me surprends à m’entendre dire «tabarnak, ça se peux-tu !». Au début je le disais par ironie. Maintenant, je ne me pose plus de questions. Ma lutte contre moi-même pour ne pas parler le québécois semble se lasser peu à peu. Je ne parle pas encore correctement le joual. Je ne parle plus le français dit «international». Est-ce enrichissant ou dégradant ? Faut-il m’en plaindre ou en être fier? Je ne suis pas encore certain d’avoir trouvé la bonne réponse. Je me rends simplement compte que je parle de plus en plus le québécois.

Article publié dans le numéro d'avril 2006.